Les fintechs : acteurs de la transformation du secteur financier
Le secteur de la finance est en pleine mutation sous l’effet des nouvelles technologies. Depuis une dizaine d’années, de nombreuses startup, appelées « fintechs », bousculent les acteurs traditionnels que sont les banques, les assurances et les sociétés de gestion d’actifs. Tour d’horizon de ces acteurs innovants qui redessinent le paysage financier.
Table des matières
Qu’est-ce qu’une fintech ?
Le terme « fintech » est la contraction de « finance » et « technologie ». Il désigne une entreprise qui utilise les nouvelles technologies (intelligence artificielle, blockchain, big data…) pour proposer des services financiers plus efficaces, rapides et moins chers.
Les fintechs ciblent aussi bien les particuliers que les entreprises. Leurs domaines d’activité sont variés : paiements, crédit, épargne, assurance, gestion de patrimoine…
Des startups agiles face aux mastodontes bancaires
La plupart des fintechs sont des startups créées après 2010. Elles se caractérisent par leur agilité, leur capacité d’innovation et leur approche orientée client. Armées des dernières technologies, elles remettent en cause les modèles traditionnels du secteur financier en offrant des services sur-mesure, ultra personnalisés et disponibles 24h/24 sur smartphone.
Face aux fintechs se dressent les acteurs historiques – banques, assureurs, sociétés de gestion – dont les systèmes d’information et les processes internes sont souvent obsolètes et rigides. Incapables de suivre le rythme de l’innovation technologique, beaucoup se voient distancés par les fintechs, en particulier sur le créneau de la banque en ligne et du mobile banking.
Des partenariats se nouent
Pour contrer la menace des fintechs, de plus en plus d’institutions financières traditionnelles cherchent à nouer des partenariats avec ces startups. L’objectif est double : bénéficier de leur agilité et leur capacité d’innovation, tout en s’appuyant sur leur notoriété et leur large base de clientèle.
Ces partenariats prennent souvent la forme d’incubateurs ou d’accélérateurs de startups lancés par les banques et compagnies d’assurance. Ils permettent de repérer les fintechs les plus prometteuses et de nouer avec elles des synergies commerciales ou technologiques : intégration d’une solution fintech dans l’offre de l’institution, prise de participation minoritaire dans le capital de la startup…
Les principaux domaines d’activité des fintechs
Paiement
Le domaine historique des fintechs reste celui du paiement. Des pionniers comme PayPal ou Stripe ont ouvert la voie dès les années 2000 en permettant des transferts d’argent rapides par Internet.
Aujourd’hui, face à la démocratisation des smartphones, les services de paiement mobile semultiplient avec des applications comme Lydia, Orange Cash, Google Pay ou Apple Pay. Ils permettent d’effectuer facilement des virements entre particuliers ou de payer chez les commerçants sans sortir sa carte bancaire.
Parallèlement, le marché des terminaux de paiement innovants est en plein essor. La startup française SlimPay ou l’américain Square proposent des solutions permettant d’encaisser des paiements par carte grâce à un simple smartphone ou tablette.
Crédit
Autre secteur dynamique, celui du crédit avec le développement du crowdfunding et du prêt entre particuliers. Sur des plateformes comme Younited Credit ou Prêt d’Union, chacun peut demander un crédit à des particuliers. Les taux sont avantageux et les délais de déblocage des fonds très courts.
Ces nouveaux acteurs du crédit s’appuient sur des algorithmes de scoring pour analyser la capacité de remboursement des emprunteurs. Là où les banques traditionnelles exigent de nombreux justificatifs, les fintechs se concentrent sur les données pertinentes comme les revenus réguliers pour prendre leur décision.
Épargne et placement
Les robots-conseillers, ces algorithmes de gestion automatisée des investissements, transforment aussi le paysage de la gestion de patrimoine. Précurseur sur ce créneau, la fintech allemande Scalable Capital automatise entièrement le suivi des placements boursiers, ce qui réduit drastiquement les frais de gestion.
En France, des startups comme Nalo ou Birdee proposent une approche similaire destinée aux particuliers sous forme de fonds indiciels cotés (ETF). L’utilisateur définit son profil d’épargnant et l’algorithme se charge de placer son argent sur les marchés, le tout sans frais fixes.
Assurance
Si l’assurance est un secteur très réglementé, cela n’empêche pas l’émergence de nombreuses insurtechs qui simplifient les démarches des assurés. On peut par exemple souscrire une assurance auto ou habitation chez Luko ou Lovys en quelques clics depuis son smartphone. Plus besoin de longs questionnaires papier !
D’autres startups comme Alan proposent des complémentaires santé plus flexibles, sans engagement annuel. Tout se gère en ligne dans un espace personnel sécurisé. Et des chatbots peuvent même fournir un premier niveau de conseil avant de contacter un expert.
Les défis des fintechs
Malgré leur fort dynamisme, tout n’est pas rose pour les fintechs qui doivent faire face à plusieurs défis de taille dans les années à venir.
La rentabilité
Beaucoup de fintechs ont jusqu’à présent privilégié leur hyper-croissance plutôt que la rentabilité. Fortement soutenues par les investisseurs lors de leurs levées de fonds, elles ont pu se permettre de brûler beaucoup de cash pour acquérir des parts de marché.
Mais à mesure que les conditions de financement se durcissent, leur modèle économique est remis en question. Arriveront-elles à générer du profit tout en conservant leur agilité et leur avance technologique ?
La cybersécurité
Etant donné la sensibilité des données financières qu’elles traitent, les fintechs sont des cibles de choix pour les cybercriminels. Le vol de données bancaires ou la fraude aux transferts d’argent peuvent theirs coûter très cher, aussi bien financièrement qu’en termes d’image.
Les fintechs doivent donc investir massivement dans la sécurité de leurs systèmes d’information, souvent complexes car basés sur plusieurs technologies (cloud, API, mobilité…). Un défi coûteux pour des structures dont les moyens financiers et humains sont limités.
L’acceptation par le grand public
Malgré un fort engouement des urbains digitalisés, beaucoup de Français restent méfiants vis-à-vis des fintechs, surtout pour les services sensibles comme les placements ou les crédits. Le manque de notoriété et de visibilité en boutique freine l’adoption par une clientèle plus traditionnelle.
Pour toucher le grand public, il est essentiel que les fintechs travaillent leur image en communiquant sur la sécurité et la conformité de leurs services. Le bouche-à-oreille et le marketing d’influence seront aussi des leviers importants.
Conclusion
En une dizaine d’années, les fintechs sont devenues des acteurs incontournables de l’industrie financière. Si leur croissance fulgurante pose question sur le long terme, nul doute qu’elles ont d’ores et déjà bouleversé les codes du secteur bancaire et assurantiel.
Les géants traditionnels sont contraints de se réinventer sous peine de devenir obsolètes. Une seule certitude : les services financiers seront de plus en plus technologiques, personnalisés et collaboratifs dans les années à venir !
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