Ari Aster frappe fort avec Eddington, un western contemporain où l’humour noir flirte dangereusement avec la folie collective. Dans ce tableau grinçant d’une Amérique égarée au temps du COVID-19, Joaquin Phoenix et Pedro Pascal incarnent le duel absurde entre shérif et maire, rendant la confusion politique et sociale éclatante à chaque plan. Plus qu’une simple fresque du chaos, le film scrute nos inaptitudes à digérer une crise qui ressurgit comme un bug persistant. En mixant Internet, paranoïa et réflexions sur la réalité, ce long-métrage s’impose déjà comme une référence de l’art contemporain, bousculant autant qu’il interroge sur notre faculté à assimiler l’Histoire… ou à rester coincés devant un écran, en mode doomscrolling. Voici pourquoi « Eddington » mérite votre playlist ciné du moment !
Table des matières
Eddington : western sous COVID-19, satire et temporalité détraquée
Quand Ari Aster décide de planter l’action d’Eddington en mai-juin 2020, il ne se contente pas de reconstituer une époque, il la fait revivre dans toute sa dissonance.
– Décor : une ville fictive du Nouveau-Mexique secouée par des querelles de masques et la construction d’un datacenter, la promesse de l’IA planant comme un spectre.
– Ambiance : tout le monde s’espionne, s’engueule en visio, et les réseaux sociaux servent de duels à la High Noon façon Red Dead Redemption 🏜️.
– Résultat : une œuvre qui happe le spectateur dans un maelström de peurs, de memes viraux et de réalités fragmentées, miroir fidèle d’une société déboussolée par la pandémie.
- 🤠 Western digital : les affrontements rappellent autant Mad Max que les forums de Twitter !
- 🦠 Crise du COVID-19 : jamais digérée, la pandémie devient un personnage à part entière.
- 👓 Métaphore du temps : coincés dans une boucle, les héros rament à comprendre ce qui se passe… comme nous en 2020 ?
À travers ce regard aiguisé sur la fracture sociétale et les délires de l’espace-temps pandémique, Aster montre combien il maîtrise les codes du cinéma satirique moderne.

Comment Eddington rend les inaptitudes sociétales visibles à l’écran
Se plonger dans Eddington, c’est surtout confronté à l’impossibilité de s’entendre sur… quoi que ce soit ! Ari Aster s’éclate à y mettre en scène nos inaptitudes collectives :
- 🧩 Personnages tous perdus : Chacun pense vivre une « vraie » réalité, incapable d’entendre celle de l’autre.
- ⚖️ Satires des complots : Data centers Lugubres + Elon Musk + IA = cocktail explosif façon actualité tech 2025.
- 👹 Oppositions sans fin : Le shérif et le maire rejouent une guerre vaine, miroir d’une communauté divisée.
Un peu comme dans les grandes œuvres d’Aster, chaque séquence questionne notre capacité (ou plutôt notre incapacité) à assimiler les bouleversements qui nous terrassent.
Art contemporain, web, et cinéma : décryptage d’une œuvre à la frontière des genres
Si Eddington fait autant parler de lui, c’est qu’il brise, façon Matrix, la frontière entre cinéma traditionnel et art contemporain numérique. Ari Aster a plongé dans les bas-fonds de Twitter et Reddit pour façonner ses personnages, tous marqués par les tics de l’internet post-COVID-19.
- 🎭 Réalistes jusqu’à la caricature : chaque dialogue semble sorti d’un meme ou d’un feed de doomscrolling.
- 💾 IA et sociétés en mutations : difficile de ne pas penser aux récents débats autour d’l’impact du numérique sur la société.
- 📲 Métodologie immersive : entre création de faux profils Twitter et interviews de sheriffs, l’authenticité du décor saute aux yeux.
Là où d’autres réalisateurs hésitent, Aster fonce dans le tas et fabrique son « miasme incohérent » avec génie, rappelant les expérimentations narratives de District 10 ou la folie visuelle de Free Guy.
Quand l’œuvre devient une réflexion sur le temps et l’identité collective
Impossible de ne pas sourire (jaune) devant la lucidité du propos d’Ari Aster sur notre incapacité à « digérer » la pandémie. C’est toute la force du film : cristalliser ce moment suspendu où la société, comme piégée dans un timeloop à la Edge of Tomorrow, tente mais échoue à passer à autre chose.
- ⏰ Le temps comme crash-test : chaque jour ressemble à un bug temporaire de réalité…
- 🕶️ Paranoïa visuelle et sonore : long plans fixes, silences pesants, ambiance « tout peut péter » à chaque instant.
- 🎢 Jeu d’acteurs survolté : Joaquin Phoenix et Pedro Pascal incarnent cette folie et cette lucidité tragique.
Comme si le cinéma, via l’art contemporain, fournissait un crash-test grandeur U.S.A. de nos propres fantasmes dystopiques !
Œuvre critique et miroir : Ari Aster propulse la réflexion technologique et sociétale
Cette année, Eddington ne laisse personne indifférent. Ari Aster condense un kaléidoscope de crises dans une seule semaine de fiction, miroir déformant de nos propres affrontements sur Slack, Discord ou dans la presse spécialisée.
- 🔥 Satire politique : à mi-chemin entre Sherlock moderne et « Black Mirror sous amphés ».
- 🧠 Réflexion sur la société : impossible de regarder sans s’interroger sur nos propres manies et inaptitudes à avancer vraiment.
- 🪞 Effet miroir glaçant : on reconnaît nos familles, nos votes, nos réactions fébriles d’un confinement sans fin, illustrés par une galerie de personnages bigger-than-life.
On ressort du film comme après un binge-watching trop long sur Netflix : lessivé, mais bizarrement lucide sur l’état de notre société — un ressenti partagé par les fans de sagas visionnaires ou d’expériences narratives puissantes.
FAQ — Tout comprendre sur Eddington, Ari Aster et la digestion du COVID-19
- ❓Pourquoi Ari Aster a-t-il choisi le genre western pour Eddington ?
Le western permet d’explorer en mode épique la confrontation entre individualisme, collectif et parano fantastique. Le contexte du COVID-19 donne à chaque duel une dimension très contemporaine. - ❓Le film est-il basé sur des faits réels ?
Non, mais l’ambiance et les personnages sont nourris de nombreux témoignages, immersions sur les réseaux sociaux et rencontres faites par le réalisateur, ce qui donne au récit un parfum authentique. - ❓En quoi Eddington réinvente-t-il l’art contemporain au cinéma ?
En hybridant satire politique, chaos numérique et esthétique web, Aster livre une vision radicale qui bouscule les codes du cinéma traditionnel et s’imprègne des angoisses de notre ère hyperconnectée. - ❓Comment la question du temps est-elle abordée dans le film ?
Le long-métrage jongle avec une temporalité éclatée, donnant l’impression d’une boucle sans fin, symptomatique de notre difficulté collective à « digérer » le trauma du COVID-19. - ❓Où retrouver une explication détaillée de la fin d’Eddington ?
Geekorama consacre un article entier à ce sujet, à lire ici : explication de la conclusion d’Eddington !
Eddington d’Ari Aster dissèque les inaptitudes de la société à digérer le temps du COVID-19, entre satire, art contemporain et réflexion sur nos réalités fragmentées.