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    La maison»Culture Geek»Pourquoi il n’y a pas eu de quatrième film Narnia : analyse de la pop culture
    découvrez pourquoi le quatrième film de la saga narnia n'a jamais vu le jour, à travers une analyse approfondie des facteurs culturels et médiatiques qui influencent la pop culture moderne.
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    Pourquoi il n’y a pas eu de quatrième film Narnia : analyse de la pop culture

    Nadine SonyPar Nadine Sony4 juin 2025Aucun commentaire17 Minutes de Lecture

    Dans l’univers des adaptations cinématographiques de grandes sagas littéraires, le cas des Chroniques de Narnia reste une énigme fascinante pour les amateurs de fantasy. Alors que la franchise démarrait en 2005 avec des ambitions dignes de Harry Potter ou du Seigneur des Anneaux, elle s’est mystérieusement arrêtée après seulement trois films, laissant quatre romans inexplorés sur grand écran. Cette interruption brutale d’une saga prometteuse représente un cas d’école dans l’industrie du divertissement, mêlant considérations financières, batailles juridiques et évolution des goûts du public. Entre performances décevantes au box-office, transferts de droits et tentatives avortées de relance, l’histoire du quatrième film jamais réalisé nous plonge dans les coulisses impitoyables d’Hollywood et les défis de l’adaptation d’œuvres littéraires cultes.

    Table des matières

    • 1 L’essor et le déclin de la franchise Narnia : analyse des performances financières
      • 1.1 La règle du rendement décroissant dans les franchises cinématographiques
    • 2 La guerre des droits : le parcours chaotique de l’héritage de C.S. Lewis
      • 2.1 L’influence de Douglas Gresham et de la succession Lewis
    • 3 L’évolution du paysage cinématographique : comment la fantasy a changé depuis 2005
      • 3.1 L’impact de la montée en puissance des plateformes de streaming
    • 4 Les défis narratifs : adapter les livres moins connus de la saga

    L’essor et le déclin de la franchise Narnia : analyse des performances financières

    La saga cinématographique des Chroniques de Narnia a connu un parcours similaire à celui de nombreuses franchises ambitieuses : un démarrage spectaculaire suivi d’un essoufflement progressif. En 2005, Walt Disney Studios et Walden Media unissaient leurs forces pour porter à l’écran “Le Lion, la Sorcière Blanche et l’Armoire Magique”, premier volet d’une série qui promettait de rivaliser avec les plus grandes franchises fantastiques de l’époque.

    Le premier film a réalisé une performance remarquable avec plus de 745 millions de dollars de recettes mondiales pour un budget de 180 millions. Ce succès commercial s’expliquait notamment par une stratégie de marketing parfaitement orchestrée qui capitalisait sur la notoriété de l’œuvre de C.S. Lewis et sur l’engouement du public pour les univers fantastiques suite au triomphe du Seigneur des Anneaux et de Harry Potter.

    Malheureusement, la suite “Le Prince Caspian” en 2008 n’a pas connu le même succès, récoltant “seulement” 419,7 millions de dollars pour un budget équivalent. Cette baisse de près de 44% des recettes a constitué un signal d’alarme pour Disney. Le troisième film, “L’Odyssée du Passeur d’Aurore”, produit cette fois par 20th Century Fox après le retrait de Disney, a confirmé cette tendance avec 415 millions de dollars au box-office mondial.

    Film Année Budget Recettes mondiales Studio
    Le Lion, la Sorcière Blanche et l’Armoire Magique 2005 180 millions $ 745 millions $ Disney/Walden Media
    Le Prince Caspian 2008 225 millions $ 419,7 millions $ Disney/Walden Media
    L’Odyssée du Passeur d’Aurore 2010 155 millions $ 415 millions $ Fox/Walden Media

    Plusieurs facteurs expliquent ce déclin progressif des performances commerciales :

    • Une concurrence accrue dans le secteur des films fantastiques, notamment avec la montée en puissance de l’univers Marvel
    • Des critiques plus mitigées pour les suites, avec des notes moins enthousiastes sur les agrégateurs comme Rotten Tomatoes
    • Un positionnement marketing ambigu, hésitant entre film familial et saga épique
    • Un calendrier de sortie défavorable, notamment pour “Prince Caspian” sorti en pleine saison estivale face à des blockbusters
    • Une fidélité variable aux livres originaux, créant des tensions avec les fans les plus puristes

    La relation entre Disney et Walden Media s’est également détériorée, conduisant au retrait du géant de l’animation après le deuxième film. Les désaccords portaient notamment sur les directions créatives et le calendrier de production. Le passage à la 20th Century Fox pour le troisième film n’a pas suffi à redresser la barre, et la réduction du budget (155 millions contre 225 pour le deuxième film) témoignait déjà d’une confiance amoindrie dans le potentiel commercial de la franchise.

    Un autre élément crucial à considérer est l’évolution du public cible. Si le premier film avait réussi à captiver aussi bien les enfants que les adultes nostalgiques des livres, les suites ont progressivement perdu cette capacité à séduire un public transgénérationnel. Les sondages de satisfaction à la sortie des salles montraient une fragmentation croissante de l’audience, avec une appréciation très variable selon les tranches d’âge.

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    La règle du rendement décroissant dans les franchises cinématographiques

    Le cas de Narnia illustre parfaitement ce que les analystes de l’industrie appellent “la règle du rendement décroissant” des franchises cinématographiques. Ce phénomène, particulièrement marqué dans les adaptations cinématographiques de sagas littéraires, se caractérise par une diminution progressive de l’intérêt du public à mesure que la franchise se développe.

    Pour comprendre ce phénomène, il faut examiner les données chiffrées des performances. Si l’on calcule le ratio recettes/budget, on constate une chute vertigineuse : 4,14 pour le premier film, 1,86 pour le deuxième et 2,67 pour le troisième. Cette tendance inquiétante signifiait pour les studios qu’investir dans un quatrième film représentait un risque financier considérable.

    D’autres franchises contemporaines avaient connu des trajectoires similaires :

    • Les Chroniques de Spiderwick : adaptation unique sans suite malgré le succès du premier film
    • À la croisée des mondes : La Boussole d’or, interrompue après un premier volet aux performances insuffisantes
    • Eragon : adaptation abandonnée après un premier film décevant
    • Percy Jackson : arrêtée après deux films aux performances en baisse

    Ces exemples illustrent une réalité brutale de l’industrie cinématographique : le potentiel commercial d’une franchise est généralement évalué sur ses deux premiers volets. Si la tendance est négative, les studios préfèrent souvent abandonner plutôt que risquer des investissements supplémentaires. Dans le cas de Narnia, la décision de Walt Disney Studios de se retirer après le deuxième film était déjà un signal très négatif.

    Un autre facteur déterminant était l’échec relatif de la stratégie merchandising. Contrairement à des franchises comme Harry Potter ou Star Wars qui génèrent des revenus considérables via les produits dérivés, Narnia n’a jamais réussi à s’imposer significativement sur ce marché. Les ventes de jouets, vêtements et autres produits dérivés n’ont pas atteint les objectifs fixés, réduisant encore la valeur globale de la franchise aux yeux des studios.

    La rentabilité d’une franchise ne se mesure pas uniquement aux entrées en salles, mais également à sa capacité à générer des revenus annexes. Sur ce point, les Chroniques de Narnia n’ont jamais atteint le statut de “machine à cash” que les studios espéraient, contribuant significativement à l’abandon du projet de quatrième film.

    La guerre des droits : le parcours chaotique de l’héritage de C.S. Lewis

    Au-delà des considérations purement financières, l’un des facteurs déterminants dans l’absence d’un quatrième film Narnia réside dans la complexité des droits d’adaptation. Cette dimension juridique, souvent méconnue du grand public, a joué un rôle crucial dans le destin cinématographique de la saga. L’œuvre de C.S. Lewis a connu un parcours particulièrement tumultueux en matière de droits d’adaptation.

    Tout commence en 2004 lorsque Walden Media, société de production fondée par Philip Anschutz, un milliardaire chrétien conservateur, obtient les droits d’adaptation des sept romans de la série auprès de la C.S. Lewis Company. Cette acquisition n’était pas anodine, car Anschutz voyait dans Narnia une œuvre aux valeurs chrétiennes qu’il souhaitait promouvoir. Un partenariat est alors conclu avec Walt Disney Studios pour la distribution des films.

    Cependant, le contrat liant Walden Media à la C.S. Lewis Company comportait plusieurs clauses restrictives :

    • Une obligation de produire les films dans un délai spécifique
    • Une clause de caducité des droits après une période d’inactivité
    • Des restrictions sur les éléments narratifs pouvant être modifiés
    • Un droit de regard de la succession Lewis sur les scénarios
    • Une obligation de respect de l’esprit chrétien des œuvres originales

    Suite à l’échec relatif du “Prince Caspian” en 2008, Disney se retire du projet, laissant Walden Media chercher un nouveau partenaire. C’est finalement la 20th Century Fox qui prend le relais pour “L’Odyssée du Passeur d’Aurore” en 2010. Mais le coup fatal survient en 2011 lorsque Walden Media perd les droits d’adaptation suite à l’expiration de son contrat avec la C.S. Lewis Company.

    Cette perte des droits s’explique par une clause contractuelle stipulant une période de “repos” obligatoire de plusieurs années entre chaque renouvellement. Douglas Gresham, beau-fils de C.S. Lewis et gardien de son héritage littéraire, a confirmé cette situation dans plusieurs interviews, expliquant que cette clause visait à préserver l’intégrité de l’œuvre en évitant une exploitation trop intensive.

    Période Détenteur des droits Partenaires de distribution Films produits
    2004-2011 Walden Media Disney (2005-2008), Fox (2010) 3 films
    2013-2016 The Mark Gordon Company Aucun (développement uniquement) 0 film
    2016-2018 TriStar Pictures (Sony) Aucun (développement uniquement) 0 film
    2018-2022 C.S. Lewis Company Négociations avec divers studios 0 film
    2022-présent Netflix Production interne En développement

    En 2013, la C.S. Lewis Company annonce un nouveau partenariat avec The Mark Gordon Company pour adapter “Le Fauteuil d’Argent”, quatrième livre de la série. Ce projet prend une tournure prometteuse en 2016 lorsque Sony Pictures via sa filiale TriStar s’associe à l’entreprise. Joe Johnston (Jumanji, Captain America) est même annoncé à la réalisation. Pourtant, malgré ces développements encourageants, le projet stagne puis s’évanouit.

    Les raisons de cet échec sont multiples :

    • Des désaccords créatifs entre les producteurs et la C.S. Lewis Company
    • Des difficultés à définir une approche marketing cohérente pour relancer la franchise
    • L’incertitude quant au casting, les acteurs originaux ayant vieilli
    • La concurrence féroce d’autres franchises fantastiques plus récentes
    • Les changements de direction chez Sony Pictures ayant modifié les priorités du studio

    La situation prend un tournant décisif en 2018 lorsque Netflix acquiert les droits de l’intégralité de la saga, annonçant son intention de développer à la fois des films et des séries. Cette acquisition marque un changement de paradigme significatif : pour la première fois, les droits sont détenus par une plateforme de streaming plutôt que par un studio traditionnel. Cet accord représente une tentative claire de donner un second souffle à la franchise dans un contexte médiatique profondément transformé.

    Le parcours chaotique des droits d’adaptation de Narnia illustre parfaitement les défis juridiques et commerciaux inhérents à l’exploitation d’œuvres littéraires majeures. Chaque transfert de droits a entraîné des retards, des réorientations et finalement l’absence du quatrième film tant attendu par les fans.

    L’influence de Douglas Gresham et de la succession Lewis

    Un aspect souvent négligé dans l’analyse de l’échec du quatrième film Narnia concerne le rôle prépondérant de Douglas Gresham, beau-fils de C.S. Lewis et gardien officiel de son héritage littéraire. En tant que producteur exécutif des trois premiers films et représentant de la C.S. Lewis Company, Gresham a exercé une influence considérable sur l’orientation des adaptations cinématographiques.

    Profondément attaché à l’œuvre de son beau-père et à sa dimension chrétienne, Gresham a toujours insisté sur la nécessité de respecter l’esprit original des romans. Cette position, bien que légitime du point de vue de la préservation de l’intégrité artistique, a parfois généré des tensions avec les studios souhaitant adapter les récits aux attentes du public contemporain.

    Plusieurs points de friction sont apparus au fil des productions :

    • Le traitement des thèmes religieux, centraux dans l’œuvre de Lewis mais potentiellement clivants au box-office
    • L’équilibre entre fidélité aux livres et nécessités cinématographiques
    • Les choix de casting et leur adéquation avec la vision de Lewis
    • Le ton général des films, entre conte pour enfants et récit épique
    • Le rythme de production, Gresham privilégiant la qualité à la rapidité

    Dans plusieurs interviews accordées entre 2010 et 2015, Gresham a exprimé ses réserves concernant certaines orientations prises par les studios. Il a notamment critiqué la décision de Walt Disney Studios de transformer “Prince Caspian” en film d’action au détriment de la profondeur philosophique du roman original. Ces désaccords ont contribué à fragiliser les relations entre la C.S. Lewis Company et ses partenaires commerciaux.

    Le contrôle exercé par la succession Lewis sur les adaptations s’est également manifesté dans les clauses contractuelles exceptionnellement strictes imposées aux détenteurs des droits. L’obligation d’une période de latence entre l’expiration des droits de Walden Media et la possibilité d’un nouveau contrat illustre cette volonté de maîtrise du destin de l’œuvre, même au prix de retards significatifs dans la production.

    Cette position de gardien intransigeant a certainement contribué à préserver la qualité et l’intégrité des adaptations réalisées, mais elle a aussi complexifié considérablement le processus de production, décourageant potentiellement certains studios face à des contraintes créatives jugées trop restrictives. Dans le contexte d’une industrie cinématographique privilégiant de plus en plus l’efficacité et la rentabilité rapide, cette approche a pu constituer un frein majeur à la poursuite de la saga.

    En 2017, lors de l’annonce du projet d’adaptation du “Fauteuil d’Argent” par Sony Pictures, Gresham avait pourtant exprimé son optimisme, affirmant que le script développé était “le meilleur jamais écrit pour Narnia”. L’abandon ultérieur de ce projet n’en est que plus mystérieux et témoigne probablement de désaccords profonds survenus dans les phases avancées du développement, ou de considérations financières ayant pris le pas sur les ambitions artistiques.

    L’évolution du paysage cinématographique : comment la fantasy a changé depuis 2005

    Pour comprendre pleinement l’absence d’un quatrième film Narnia, il est essentiel d’examiner les transformations majeures qu’a connues le genre de la fantasy au cinéma depuis la sortie du premier volet en 2005. En moins de deux décennies, les attentes du public, les stratégies des studios et les modalités de consommation des contenus fantastiques ont radicalement évolué, créant un environnement moins favorable à la poursuite de certaines franchises établies.

    Lorsque “Le Lion, la Sorcière Blanche et l’Armoire Magique” est sorti en 2005, le paysage cinématographique de la fantasy était dominé par quelques franchises phares : Harry Potter venait de sortir son quatrième film, Le Seigneur des Anneaux avait conclu sa trilogie deux ans plus tôt. Ces sagas avaient établi des standards élevés en matière d’adaptation cinématographique d’œuvres littéraires fantastiques, tout en démontrant l’immense potentiel commercial du genre.

    Cependant, plusieurs évolutions majeures ont progressivement redéfini le genre :

    • L’émergence du cinéma de super-héros comme nouvelle forme dominante de fantasy urbaine
    • Le virage vers des univers plus sombres et adultes, comme Game of Thrones
    • La montée en puissance des plateformes de streaming comme créateurs de contenu original
    • La tendance aux reboots et reimaginations plutôt qu’aux continuations directes
    • L’internationalisation des productions fantastiques, au-delà du modèle hollywoodien

    L’univers Marvel a particulièrement révolutionné l’approche des studios envers les franchises fantastiques. En établissant un modèle d’univers partagé avec des sorties régulières et interconnectées, Marvel a redéfini les attentes en matière de cohérence narrative et de fréquence de sortie. Cette cadence soutenue contrastait fortement avec le rythme plus lent des films Narnia (trois ans entre le premier et le deuxième, deux ans entre le deuxième et le troisième).

    Période Tendances dominantes en fantasy Franchises phares Positionnement de Narnia
    2001-2005 Fantasy épique, adaptation fidèle Seigneur des Anneaux, Harry Potter En phase avec son époque
    2006-2010 Fantastique adolescent, romance Twilight, Percy Jackson Décalage progressif
    2011-2015 Dystopies, univers partagés Hunger Games, MCU Perçu comme dépassé
    2016-2022 Fantasy pour adultes, nostalgie Game of Thrones, Stranger Things Potentiel de reboot
    2022-présent Fantasy inclusive, mondes multiples Rings of Power, House of the Dragon Opportunité de réinvention

    Parallèlement, l’essor des séries télévisées de fantasy à gros budget a transformé les attentes du public. Des productions comme Game of Thrones ont démontré que le format sériel permettait un développement plus approfondi des univers complexes et des arcs narratifs étendus. Cette évolution a remis en question la pertinence du format cinématographique pour certaines adaptations littéraires ambitieuses.

    Ce changement de paradigme explique en partie l’acquisition des droits de Narnia par Netflix en 2018. La plateforme de streaming a annoncé son intention de développer à la fois des films et des séries, reconnaissant la nécessité d’une approche plus flexible que le strict format cinématographique initialement envisagé. Cette stratégie s’inscrit dans une tendance plus large observée avec d’autres franchises fantasy comme Le Seigneur des Anneaux (série Amazon) ou Les Animaux Fantastiques (extension cinématographique de l’univers Harry Potter).

    L’évolution des techniques de production a également joué un rôle dans l’obsolescence relative de l’esthétique des premiers films Narnia. Si les effets spéciaux du premier film étaient impressionnants pour l’époque, les standards en matière de création numérique n’ont cessé de s’élever, rendant plus difficile la continuité visuelle avec les films existants sans un reboot complet.

    L’impact de la montée en puissance des plateformes de streaming

    L’un des facteurs les plus déterminants dans la transformation du paysage audiovisuel depuis la sortie des films Narnia est sans conteste l’essor fulgurant des plateformes de streaming. Cette révolution a fondamentalement modifié les modèles économiques, les stratégies de production et les habitudes de consommation des contenus fantastiques, créant un environnement radicalement différent de celui qui prévalait lors de la conception de la trilogie originale.

    À l’époque du premier film Narnia en 2005, le modèle dominant pour les grandes franchises fantastiques reposait sur une exploitation en salles suivie d’une commercialisation en DVD/Blu-ray et de ventes aux chaînes de télévision. L’équation économique était relativement simple : le succès se mesurait principalement aux entrées en salles et aux ventes de supports physiques. Les studios comme Walt Disney Studios ou 20th Century Fox fonctionnaient selon ce paradigme bien établi.

    L’arrivée de Netflix, puis d’autres plateformes comme Amazon Prime Video, Disney+ ou HBO Max, a bouleversé ce modèle traditionnel en introduisant plusieurs changements majeurs :

    • Une valorisation de la propriété intellectuelle sur le long terme plutôt que sur les performances immédiates
    • La possibilité de cibler des audiences plus spécifiques sans nécessité d’un succès “tous publics”
    • Une flexibilité des formats permettant d’adapter une œuvre en film, série ou format hybride
    • L’absence de contraintes liées aux créneaux de sortie en salles et aux durées standardisées
    • La possibilité d’expérimenter des approches narratives plus audacieuses

    Dans ce nouveau contexte, l’acquisition des droits de Narnia par Netflix en 2018 prend tout son sens. La plateforme cherchait à renforcer son catalogue de contenus originaux face à la concurrence croissante d’autres services de streaming. Pour Netflix, la valeur de Narnia ne résidait pas tant dans le potentiel d’un film unique que dans la possibilité de développer un univers étendu capable de fidéliser les abonnés sur plusieurs années.

    Cette stratégie s’inscrivait dans une tendance plus large d’acquisition de grandes propriétés intellectuelles par les plateformes de streaming : Amazon avec Le Seigneur des Anneaux, HBO avec Game of Thrones et ses spin-offs, Disney+ avec Star Wars et Marvel. Dans chaque cas, l’objectif était moins de produire des succès ponctuels que de constituer des “univers” capables d’alimenter un flux continu de contenus.

    Pour Narnia spécifiquement, le format streaming offrait plusieurs avantages considérables :

    • La possibilité d’adapter chaque livre avec la durée la plus appropriée, sans les contraintes du format cinématographique
    • L’opportunité d’explorer des personnages et des arcs narratifs secondaires souvent sacrifiés au cinéma
    • La capacité de toucher simultanément différents segments d’audience, des enfants aux adultes nostalgiques
    • L’affranchissement des considérations de box-office immédiat au profit d’une valorisation sur le long terme
    • La liberté créative d’adopter des tons différents selon les livres adaptés

    L’annonce en 2020 de l’implication de Greta Gerwig dans le projet Netflix confirme cette ambition de réinventer la franchise pour un nouvel environnement médiatique. Réalisatrice acclamée pour “Lady Bird” et “Les Filles du Docteur March”, Gerwig apporte une sensibilité contemporaine susceptible de revitaliser l’univers de C.S. Lewis tout en préservant sa profondeur thématique. Cette approche marque une rupture avec la vision plus conventionnelle des adaptations précédentes.

    Il est donc probable que l’absence d’un quatrième film Narnia, au sens traditionnel d’une continuation directe de la trilogie cinématographique, soit moins un échec qu’une transition vers un nouveau paradigme d’exploitation de la propriété intellectuelle. La saga n’a pas tant été abandonnée que réorientée vers un format potentiellement plus adapté à la richesse de son univers et aux modalités contemporaines de consommation des contenus fantastiques.

    Les défis narratifs : adapter les livres moins connus de la saga

    Au-delà des considérations financières et juridiques, l’un des obstacles majeurs à la réalisation d’un quatrième film Narnia résidait dans les défis narratifs posés par les livres restants de la saga. Les trois premiers films avaient adapté les tomes les plus populaires et les plus structurellement adaptés au format cinématographique. Les volumes suivants présentaient des caractéristiques qui rendaient leur adaptation considérablement plus complexe.

    “Le Fauteuil d’Argent”, qui aurait logiquement constitué le quatrième film, introduit de nouveaux protagonistes et se déroule plusieurs décennies après les événements de “L’Odyssée du Passeur d’Aurore” dans la chronologie narnienne. Cette rupture narrative posait un défi de taille pour maintenir la continuité avec les films précédents, d’autant que les acteurs principaux (les enfants Pevensie) n’y apparaissent pas, à l’exception d’une brève apparition d’Eustace Scrubb.

    Plusieurs obstacles narratifs spécifiques rendaient l’adaptation des livres restants particulièrement délicate :

    • La structure épisodique de certains volumes, moins propice au format cinématographique
    • L’introduction constante de nouveaux personnages principaux, compliquant l’identification du public
    • La dimension allégorique et théologique plus prononcée dans les derniers tomes
    • Des éléments narratifs datés reflétant les conceptions des années 1950
    • La difficulté de créer une coh

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