Glissez vos gants, vérifiez la tonalité du combiné : Black Phone 2 décroche le pari audacieux de ressusciter le slasher, à l’heure où beaucoup voyaient ce sous-genre perdu dans ses propres ténèbres. Quatre ans après le premier choc signé Scott Derrickson et propulsé par Blumhouse Productions, la franchise revient avec une énergie nouvelle, oscillant entre rêve brisé et cauchemar éveillé. Si l’ombre du Grabber plane encore sur nos écrans, c’est pour mieux renverser les codes, en mode montagnes russes façon Stranger Things rencontre A Nightmare on Elm Street, à grands renforts de visions surnaturelles et de meurtres spectaculaires. L’incontournable Ethan Hawke incarne à nouveau un tueur glaçant, mais cette fois, l’enfer est littéralement gelé, et l’épreuve morale atteint un degré inattendu. Entre références geek ciselées, clins d’œil aux classiques du genre et une dose de satire bien sentie, Black Phone 2 s’offre une place de choix sur le ring du cinéma d’horreur 2025, sans jamais décrocher la ligne de la pop culture. Prêt à plonger dans le camp le plus givré du cinéma ?
Table des matières
Slasher, foi et glaciation : La nouvelle pierre angulaire de Black Phone 2
Le film s’ouvre quatre ans après la libération traumatique du frère et de la sœur Blake, Finn (Mason Thames) et Gwen (Madeleine McGraw), désormais plus âgés mais toujours hantés par le Grabber. À mi-chemin entre la teen série façon Buffy et l’épreuve existentielle vue dans Carrie, ils évoluent dans une Amérique figée par la neige — décor léché qui s’inspire autant du camp d’été de Friday the 13th que des landes désolées façon Shining.
Inscrivant son décor dans un camp chrétien déclassé, Derrickson en profite pour asséner une critique subtile, à mi-chemin entre dénonciation sociale et hommage geek. 🎸
- ❄️ Ambiance glaciale : la neige amplifie l’isolement, façon Overlook Hotel
- 🙏 Morale frontale : critique féroce de la défaillance adulte, bien plus que la morale punitive du slasher classique
- 🔪 Meurtres stylisés : chaque scène d’attaque est filmée comme un mini-film en noir et blanc, écho aux classiques Universal Pictures

Impossible de passer à côté de la dimension engagée du film : entre critique d’une société obsessionnellement pieuse et satire d’une Amérique qui regarde ailleurs quand le danger rôde (un clin d’œil grinçant à l’actualité, abordée dans des médias comme Le Monde et France Inter), on sent que le propos vise bien plus que le simple frisson. Gwen, désormais adolescente, tient tête aux adultes avec une virulence réjouissante, n’hésitant pas à pulvériser les masques moraux du voisinage dans des dialogues mémorables. Un peu comme si Buffy Summers croisait Bart Simpson chez Charlie Hebdo !
- 🗣️ Répliques décochées : “Were you always such a sanctimonious twat?”
- 🧐 Jeu d’actrice bluffant : Madeleine McGraw, digne de la jeune Nancy de Freddy
- 💡 Clin d’œil à la pop culture : références distillées à Batman, Elm Street et même AlloCiné
Une mise en scène inventive et des effets explosifs dignes des meilleurs slashers
Exit la cave monochrome du 1er film, place à l’open world du camp d’hiver, truffé de plans spectaculaires. Scott Derrickson, de retour avec son fidèle C. Robert Cargill, muscle la réalisation : chaque meurtre rêvé par Gwen adopte un grain Super-8 à la Sinister, clin d’œil vibrant pour tout fan d’esthétique rétro. Il s’agit d’un pur festin visuel rappelant les expérimentations de Fantastic Fest (à retrouver dans ce dossier).
- 🎬 Réalisation nerveuse : jumpscares efficaces et scènes d’action millimétrées
- 🎥 Super-8 stylé : grain vintage pour les flashbacks, hommage subtil à Les Dents de la Mer 2 (voir cet article)
- 🎶 Sound design glacial : la bande-son, signée Atticus Derrickson, amplifie chaque souffle et craquement
Ethan Hawke et le retour du Grabber façon Freddy Krueger
Si l’on craignait le retour d’un tueur fatigué, Ethan Hawke parvient à échapper à la redite, offrant un Grabber augmenté, presque joueur. À l’image de Freddy, il s’immisce dans les cauchemars, manipule la réalité et tient le spectateur en haleine. Cette incarnation joue sur la finesse psychologique — un choix salué par Télérama comme un coup de maître dans la (re)naissance d’un grand méchant du cinéma moderne.
- 👹 Masque inoubliable : souvenir indélébile, écho aux meilleurs films Vendredi 13
- 🎭 Côté showman : le Grabber s’autorise de l’humour noir, façon Joker de DC
- 😈 Sadisme glacé : meurtres spectaculaires et mise en scène stylisée, qui ravira les amateurs d’horreur “old school”
Tendance 2025 : Peut-on parler d’un renouveau du slasher à la française ?
Avec ses codes revisités et ses clins d’œil à l’histoire du genre, Black Phone 2 invite à redécouvrir le slasher sous un angle plus adulte, dénonçant l’hypocrisie collective avec panache. Le succès du film sur le circuit international, notamment lors de sa présentation anticipée par Universal Pictures et Focus Features, relance le débat initié par le Festival de Cannes ou couvert dans Première sur la vitalité du genre. Et si la vraie terreur, c’était d’affronter ses propres démons ?
- ⭐ Rencontre générationnelle : public ado et quadra réuni pour le frisson commun
- 📈 Box-office solide : la recette Derrickson-Hawke bat des records, flirtant avec les favoris du classement d’horreur
- 👾 Références pop culture maîtrisées : des easter eggs allant de Sinister à l’actualité Netflix pour geeks avertis (voir ici)
Découvrez l’interview exclusive de Scott Derrickson sur Geekorama et plongez plus loin dans les secrets de fabrication !
La critique geek en 2025 : Black Phone 2 face à ses pairs
La rédaction de Geekorama ne pouvait manquer cet événement. Pour nos fidèles lecteurs, le parallèle avec Primate est évident : même goût du risque, même volonté d’ébranler la zone de confort. Difficile aussi de ne pas voir en Gwen un avatar moderne des “final girls” les plus marquantes, de Laurie Strode (Halloween) à Sidney Prescott (Scream). Derrickson n’oublie aucun code, tout en les triturant à la sauce 2025.
- 📝 Scénario dense et ambitieux : filiation trouble, trauma familial, poids de la religion…
- 🎲 Clins d’œil gamers : chaque “death sequence” mérite une place au panthéon des boss de Resident Evil (preuve ici)
- 🎤 Réception critique : avis partagés mais passionnés, de Première à Kathryn Bigelow en passant par les clowns tueurs
Réponses à vos questions clés sur Black Phone 2
- 🧊 Quelle est la particularité visuelle de Black Phone 2 par rapport au premier opus ?
Le film mise sur un effet Super-8 pour les séquences de rêves et joue à fond la carte du froid, aussi bien dans l’image que dans le climat, pour renforcer l’angoisse et le malaise. Cela rappelle les ambiances cinématographiques cultes explorées dans d’autres slashers rétro.
- 😱 Ethan Hawke vole-t-il la vedette en Grabber dans cette suite ?
Clairement : son jeu surpasse celui du premier film, alliant menace et ironie, et positionne le Grabber comme l’un des méchants les plus marquants du cinéma d’horreur moderne.
- 🔥 Peut-on voir Black Phone 2 sans avoir vu le premier ?
C’est possible, même si certains enjeux émotionnels sont plus forts si l’on connaît le parcours tragique des héros. Les amateurs de sagas peuvent trouver plus de détails dans cette analyse.
- 🌙 Quels clins d’œil aux classiques retrouve-t-on ici ?
De Freddy à Vendredi 13, en passant par des références aux récents phénomènes streaming et à la culture geek, black Phone 2 s’adresse autant aux cinéphiles aguerris qu’aux nostalgiques du slasher des années 80.
- 🕹️ Où placer Black Phone 2 dans le palmarès des slashers récents ?
Pour beaucoup, il figure dans le Top 10 des films d’horreur innovants, à côté de projets aussi fous que le reboot Friday the 13th version gaming.