Quand Guillermo del Toro s’empare du mythe de Frankenstein, on ne parle pas d’une simple relecture : c’est une déclaration flamboyante, un hommage vibrant à Mary Shelley et au cinéma fantastique. Ce nouveau monument de l’horreur gothique, fraîchement dévoilé à la Mostra de Venise 2025 avant son atterrissage tonitruant sur Netflix, cultive autant la fascination du monstre légendaire que l’émotion brute d’une création artistique. Del Toro, alchimiste passionné depuis l’enfance, navigue dans les brumes romantiques pour livrer une adaptation littéraire unique, véritable lettre d’amour à la vision originelle de Shelley. Savamment porté par Oscar Isaac, Jacob Elordi et Mia Goth, le film s’aventure à explorer la complexité du lien père-fils, la solitude des êtres différents, et la puissance destructrice de la passion créatrice. Entre modernité, poésie macabre et références geeks, ce film hommage promet d’aimanter aussi bien les cinéphiles que les fans de culture alternative. Préparez-vous à une immersion où les frontières entre réalité, mythe et introspection se brouillent…
Table des matières
Frankenstein de Guillermo del Toro : genèse d’un rêve geek
Adulé par la génération nerd et les amoureux du septième art, Guillermo del Toro n’a jamais caché sa fascination pour Frankenstein. Dès l’âge de 7 ans, c’est en visionnant la version culte de 1931 que la graine de l’obsession germe. À 11 ans, il dévore le roman fondateur de Mary Shelley et s’imprègne du souffle tragique du Monstre légendaire. Ce rêve d’une création artistique ultime se précise quand, en 2007, le cinéaste mexicain officialise son intention d’adapter le “Prométhée moderne”.
- 👶 Fan des premiers monstres Universal dès l’enfance
- 📖 Influence majeure de la littérature romantique et gothique
- 🚀 Projet caressé depuis près de 20 ans
- 🎬 Passion déclarée pour les œuvres fondatrices du cinéma d’horreur
- 🔬 Science, philosophie et spiritualité entremêlées dans son film

Hommage à Mary Shelley : l’esprit originel revisité
Del Toro va loin dans la fidélité à la vision de Mary Shelley, mais sans jamais tomber dans le pastiche. Pour lui, Frankenstein n’est pas qu’un conte philosophique : c’est un miroir de la condition humaine, une étude sur la douleur d’exister sans avoir choisi de naître. S’inspirant de l’insomnie et des tourments qui habitèrent l’autrice, le film propose une approche quasi-métaphysique du cinéma fantastique – mi-ode, mi-psychanalyse, un peu comme Michel Gondry dans Maya.
- 📚 L’ambiance “paradise lost” et poésie romantique en filigrane
- 💔 Mélange de biographie de Shelley et de fiction gothique
- 🤝 Résonance entre la créatrice et Del Toro lui-même
- 🧠 Retour sur les motivations existentielles profondes du récit
- 💡 Modernité du regard sur le “monstre”
Le film-monstre : dialogue intime entre créateur et créature
Là où le chef-d’œuvre se démarque des adaptations passées, c’est dans la relation complexe tissée entre Victor (Oscar Isaac), figure de père tyrannique, et la Créature (Jacob Elordi), incarnation androgyne du Monstre légendaire. Del Toro, en bon geek, introduit une dualité façon Dark Vador / Luke Skywalker : la quête du père, la blessure narcissique, et la transmission du désir de reconnaissance. La réappropriation de la scène du “réveil” symbolise ce trouble, où le monstre, baptisé “Victor” par mimétisme, met en lumière l’ambiguïté entre créateur et création.
- 👨🔬 Le duo obsessionnel naissance/répulsion
- 👐 Première scène : Victor transmet inconsciemment son nom à la Créature
- 🔁 Problématiques de transmission, fierté, et rejet
- ⚡ Scène phare : l’éveil de la Créature, mélange d’effroi et d’émerveillement
- ⏩ Parallèle fort avec la relation père-fils universelle
La fabrique du monstre : esthétique et innovations techniques
Qui dit Del Toro dit obsession du détail et goût marqué pour la création artistique. Ici, la créature prend chair sous le génie des maquilleurs Mike Hill et son équipe. Jacob Elordi devient une vision byronienne, oscillant entre innocence et grâce, transcendée par un entraînement en butoh japonais pour insuffler cette dimension “néo-angélique”. L’imagerie catholique – crucifixion, résurrection, stigmates – s’invite subtilement dans une atmosphère de cinéma fantastique inédite.
- 💉 Transformation physique époustouflante de Jacob Elordi
- 🤖 Fusion entre body horror et élégance romantique
- 🎨 Maquillage évoquant des tatouages mystiques (comme exploré dans cet article Geekorama)
- ⚜️ Esthétique néo-baroque, travail sur la lumière façon Blade Runner
- 🩸 Contraste fort entre le monde de la Créature (conte) et celui de Victor (science brutale)
Frankenstein, miroir de nos obsessions contemporaines
En glissant des éléments biographiques de Shelley et des problématiques post-Révolution industrielle, Del Toro actualise la réflexion sur l’altérité, le regard de la société, et la création hors-norme. Le clin d’œil à la solitude créatrice (commune à de nombreux talents geeks, de Steve Jobs à Elon Musk) se ressent jusque dans la direction artistique et l’analyse de la paternité toxique et de la modernité féminine, incarnée par le double personnage de Mia Goth.
- 🧩 Mises en abyme biographiques de Mary Shelley et Del Toro
- 🕵️♀️ Jeu de miroir entre la détresse du monstre et celle de sa créatrice
- 🎭 Femme moderne, compassion et critique de la masculinité hégémonique
- 📺 Clin d’œil aux univers de Star Wars, Marvel, Matrix…
- 🌍 Altérité : toujours au cœur des débats geeks
Pour creuser d’autres aspects psychologiques inédits du genre, lisez aussi Ted Bundy, la quête de son ex, ou l’histoire de Tammi, figures de l’outsider et de la fixation sur l’impossible.
Approche cinématographique : entre horreur gothique et modernité visuelle
Loin des clichés poussiéreux, le film hommage de Del Toro explose les codes visuels. Sa lecture de l’horreur gothique exploite l’esthétique victorienne tout en injectant un imaginaire proche de la culture geek : atmosphères à la Black Mirror, plans-séquences sous tension, clins d’œil à la culture du glitch et de la dualité numérique. Le laboratoire, véritable cathédrale de sciences interdites, est à la fois repaire de hacker et sanctuaire maudit.
- 🔥 Ressentie d’électrochoc dans la photographie
- 🔋 Usage du métal argenté en hommage à la germ theory londonienne
- ⚡ Labos néo-steampunk, influence cyberpunk palpable
- 🎙️ Musique orchestrale, mais aussi nappes synthétiques rétro
- 💡 Sens aigu du détail, chaque décor fourmillant de références pop (Matrix, Zelda, Star Trek…)
Pour découvrir d’autres œuvres qui explorent la création artistique et l’hommage familial sur écran, voyez The Friend et l’importance du lien dans la reconstruction de soi.
Ce que Frankenstein dit de nous (et de demain)
Ce Frankenstein revisité par Del Toro agit comme un miroir déformant : il questionne les dangers de la mégalomanie scientifique, la solitude des “créateurs” à l’ère numérique et l’éternel débat sur l’acceptation de la différence. Il réinvente la notion de monstre légendaire : exclus, hackers, créatifs incontrôlables… tous se reconnaîtront dans cette odyssée entre échec et beauté.
- 💣 Parabole sur la tech et la démesure moderne (du deep learning à l’IA générative !)
- 🌩️ Questionnement sur la nature humaine et l’éthique de la création
- 🎮 Univers geek : le monstre, c’est aussi le joueur, le maker, le codeur incompris
- 🎬 Hommage ultime à la pop culture intemporelle
- 🍿 Frankenstein vu comme Jambalaya de joie et d’horreur (copyright Del Toro)
Pour découvrir d’autres créatures hors-normes, plongez dans l’étrange histoire d’Anna Eriksson ou Kerri Rawson, qui explorent aussi le rapport à l’altérité dans un monde moderne fascinant.
Questions fréquentes sur Frankenstein de del Toro
- 🔎 En quoi le Frankenstein de Del Toro diffère-t-il des adaptations classiques ?
Le film approfondit la relation père-fils, humanise la Créature sans la diaboliser, et tisse une toile biographique mêlant Shelley, Del Toro et la modernité geek. - 🧬 L’esthétique du monstre est-elle fidèle au livre ?
Oui, mais Del Toro insuffle une majesté byronienne et un raffinement visuel inédit, avec des cicatrices évoquant des tatouages symboliques et une gestuelle poétique. - 🎭 Quels thèmes de société sont abordés ?
L’exclusion, la paternité complexe, la recherche du soi, mais aussi la dangerosité de la science et la soif de reconnaissance sont au centre du récit. - 🎵 D’où vient l’influence gothique et geek du film ?
Du mélange de références littéraires, du cinéma d’horreur classique, de la culture pop actuelle et du regard très personnel de Del Toro sur l’art et la différence. - 👾 Quelles œuvres similaires explorer ?
Pour prolonger l’expérience, explorez Maya de Michel Gondry ou d’autres chefs-d’œuvre qui réinventent nos récits fondateurs à la sauce geek.
Méta-description : Frankenstein by Guillermo del Toro fusionne horreur gothique, création artistique et geek culture, offrant un film hommage sensible à Mary Shelley et ses fans.
