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    La maison»Culture Geek»La véritable histoire derrière le film l’Exorciste
    découvrez la fascinante histoire réelle qui a inspiré le célèbre film 'l'exorciste'. plongez dans les événements mystérieux et l'impact culturel qui ont façonné ce chef-d'œuvre du cinéma d'horreur.
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    La véritable histoire derrière le film l’Exorciste

    LaurentPar Laurent7 avril 2025Aucun commentaire18 Minutes de Lecture

    En décembre 1973, un film allait à jamais changer l’histoire du cinéma d’horreur. L’Exorciste, réalisé par William Friedkin, a provoqué une onde de choc dans les salles obscures américaines avant de traverser l’Atlantique pour terroriser le public français. Spectateurs qui s’évanouissent, crises d’hystérie collective, débats enflammés sur la réalité des possessions démoniaques… le long-métrage est rapidement devenu un phénomène sociétal dépassant largement le cadre du simple divertissement. Adapté du roman éponyme de William Peter Blatty, ce chef-d’œuvre cinématographique cache une histoire vraie méconnue du grand public – celle d’un adolescent américain surnommé “Roland Doe”, dont la supposée possession en 1949 a inspiré l’une des œuvres les plus terrifiantes jamais portées à l’écran. Cinquante ans après sa sortie, L’Exorciste continue de hanter l’imaginaire collectif et d’influencer le cinéma d’horreur contemporain.

    Table des matières

    • 1 La genèse troublante d’un film culte
      • 1.1 Le choix controversé du réalisateur et des acteurs
      • 1.2 Les innovations techniques qui ont révolutionné le genre
    • 2 L’histoire vraie de roland doe: le cas qui a inspiré l’exorciste
      • 2.1 Les témoignages des prêtres qui ont pratiqué l’exorcisme
      • 2.2 L’enquête journalistique et les archives médicales
    • 3 Les adaptations et déformations entre la réalité et la fiction
      • 3.1 Les éléments conservés et amplifiés par la fiction
      • 3.2 Les libertés créatives et ajouts fictionnels
    • 4 L’impact sociétal et les réactions lors de la sortie du film
      • 4.1 Le phénomène commercial et les records battus
      • 4.2 Les débats religieux et scientifiques suscités
    • 5 L’héritage cinématographique et l’influence sur la culture populaire

    La genèse troublante d’un film culte

    L’histoire de L’Exorciste commence bien avant que les caméras de William Friedkin ne se mettent à tourner. Pour comprendre l’impact culturel et sociétal de ce film, il faut remonter à ses origines littéraires et aux événements qui ont inspiré son créateur, William Peter Blatty. Ce dernier, journaliste et étudiant à l’université jésuite de Georgetown dans les années 1940, découvre un jour un article du Washington Post relatant l’étrange cas d’un adolescent prétendument possédé.

    Blatty fut immédiatement fasciné par cette histoire qui semblait sortir tout droit d’un autre siècle. Le roman qu’il en tira, publié en 1971, devint rapidement un best-seller, captivant les lecteurs par son mélange de réalisme glaçant et de surnaturel. Moins de deux ans après sa publication, Warner Bros décida d’adapter l’œuvre au cinéma, confiant la réalisation à William Friedkin, tout juste auréolé du succès de French Connection.

    Le processus de production fut semé d’embûches, presque comme si une malédiction pesait sur le tournage. Des accidents inexpliqués se multiplièrent: un incendie ravagea mystérieusement le décor de la maison des MacNeil, plusieurs acteurs et membres de l’équipe technique se blessèrent, et la production accumula les retards. Ces incidents contribuèrent à alimenter la légende qui commençait déjà à se former autour du film.

    Le choix controversé du réalisateur et des acteurs

    La sélection de William Friedkin comme réalisateur ne faisait pas l’unanimité chez les producteurs. Plusieurs grands noms avaient été approchés avant lui, notamment Stanley Kubrick et Arthur Penn, qui déclinèrent l’offre. Friedkin, reconnu pour son approche naturaliste et quasi-documentaire, semblait pourtant un choix étonnant pour un film d’horreur surnaturel.

    Le casting s’avéra tout aussi complexe. Pour le rôle crucial de Regan MacNeil, la fillette possédée, plus de 2000 jeunes actrices furent auditionnées avant que Linda Blair, alors âgée de 12 ans, ne soit sélectionnée. Sa performance allait marquer l’histoire du cinéma, mais aussi impacter profondément sa vie personnelle, l’actrice ayant reçu des menaces de mort après la sortie du film de la part de personnes confondant fiction et réalité.

    Pour le rôle du père Merrin, l’exorciste principal, Max von Sydow fut choisi malgré son athéisme déclaré. L’acteur avait à peine 44 ans lors du tournage, mais fut vieilli par le maquillage pour incarner ce prêtre septuagénaire. Le père Karras, quant à lui, fut interprété par Jason Miller, un dramaturge relativement inconnu à l’époque, qui apporta une profondeur psychologique remarquable à ce personnage tourmenté par le doute.

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    Les innovations techniques qui ont révolutionné le genre

    L’Exorciste a non seulement marqué l’histoire par son récit, mais également par ses prouesses techniques qui ont redéfini les standards du cinéma d’horreur. Le directeur de la photographie Owen Roizman a développé plusieurs techniques novatrices pour créer l’atmosphère glaciale qui caractérise le film, notamment en refroidissant artificiellement la chambre de Regan à des températures extrêmes pour que l’haleine des acteurs soit visible à l’écran.

    Les effets spéciaux, dirigés par Marcel Vercoutere et Dick Smith, étaient révolutionnaires pour l’époque. La scène où la tête de Regan tourne à 360 degrés a nécessité la construction d’une marionnette grandeur nature, tandis que le fameux «vomissement» de substance verdâtre a été réalisé grâce à un ingénieux système de tubes dissimulés dans le maquillage de Linda Blair.

    Le son joue également un rôle crucial dans l’impact du film. La bande sonore conçue par Ron Nagle et Mark Berger intègre subtilement des sons d’animaux en détresse et de bourdonnements d’insectes pour créer un malaise subliminal chez le spectateur. Ces innovations techniques ont contribué à l’immersion totale du public dans cette expérience terrifiante.

    Innovation technique Description Impact sur le cinéma d’horreur
    Chambre réfrigérée Température maintenue sous zéro pour visualiser l’haleine des acteurs Adoption généralisée pour les films surnaturels
    Maquillage prosthétique Transformation progressive de Linda Blair par couches successives Révolution dans les effets pratiques de transformation
    Design sonore subliminal Incorporation de sons d’animaux et d’insectes à basse fréquence Influence majeure sur le sound design moderne
    Rotation de tête à 360° Utilisation d’une marionnette réaliste et montage innovant Scène iconique copiée et parodiée pendant des décennies

    L’aspect ratio choisi pour le film – le format 1.85:1 – permettait de créer un sentiment d’intimité et de claustrophobie, particulièrement dans les scènes se déroulant dans la chambre de Regan. Cette décision technique contrastait avec la tendance de l’époque qui privilégiait souvent le format panoramique pour les grandes productions hollywoodiennes.

    L’histoire vraie de roland doe: le cas qui a inspiré l’exorciste

    Derrière la fiction terrifiante de L’Exorciste se cache une histoire réelle tout aussi troublante. En janvier 1949, un adolescent de quatorze ans originaire du Maryland, dont l’identité fut protégée sous le pseudonyme de “Roland Doe” (parfois appelé “Robbie Mannheim”), commença à manifester des comportements étranges qui alarmèrent sa famille. Tout débuta après le décès de sa tante, avec laquelle il entretenait une relation privilégiée et qui l’avait initié à l’utilisation d’une planche Ouija.

    Les manifestations paranormales qui s’ensuivirent dépassèrent l’entendement: objets se déplaçant spontanément, bruits inexpliqués, meubles renversés sans explication rationnelle. Témoin de ces phénomènes inquiétants, la famille, de confession luthérienne, se tourna d’abord vers son pasteur. Face à l’inefficacité des interventions religieuses protestantes, ils sollicitèrent l’aide de l’Église catholique, connue pour sa tradition d’exorcisme.

    Le cas fut confié à plusieurs prêtres jésuites, dont le père William Bowdern qui dirigea l’essentiel du rituel d’exorcisme. Contrairement au film où la possession concerne une fillette, la réalité concernait donc un adolescent de sexe masculin. Les séances d’exorcisme se déroulèrent principalement à l’hôpital Alexian Brothers de Saint Louis, dans le Missouri, et s’étalèrent sur plusieurs semaines d’une intensité rare.

    Les témoignages des prêtres qui ont pratiqué l’exorcisme

    Les récits des prêtres impliqués dans ce cas constituent la principale source documentaire de cette affaire. Le père Bowdern, assisté du père Walter Halloran et du père William Van Roo, documenta méthodiquement les événements dans un journal qui fut plus tard transmis à l’archidiocèse. Ces notes décrivent des phénomènes stupéfiants: le garçon parlant des langues inconnues, développant une force physique anormale, et présentant une aversion violente pour tout objet sacré.

    Le père Halloran, qui était alors jeune séminariste, témoigna avoir observé des marques inexplicables apparaissant sur la peau de l’adolescent, formant parfois des mots ou des symboles. Il rapporta également avoir été frappé violemment par le garçon avec une force dépassant largement celle d’un adolescent ordinaire, lui causant une fracture du nez lors d’une séance particulièrement intense.

    Ces témoignages, bien que troublants, doivent être considérés avec une certaine réserve. Comme l’a souligné plus tard le père Halloran lui-même dans des interviews données dans les années 1990, il est possible que certains phénomènes aient eu des explications psychologiques ou psychosomatiques. Il admit n’avoir jamais personnellement observé de lévitation ou de rotation de tête, éléments qui furent dramatisés dans le film.

    • Manifestations rapportées par les prêtres:
      • Apparition de marques cutanées inexpliquées
      • Connaissance de langues jamais apprises
      • Force physique exceptionnelle
      • Réaction violente aux objets sacrés
      • Voix altérée et propos blasphématoires
    • Apparition de marques cutanées inexpliquées
    • Connaissance de langues jamais apprises
    • Force physique exceptionnelle
    • Réaction violente aux objets sacrés
    • Voix altérée et propos blasphématoires

    L’enquête journalistique et les archives médicales

    L’affaire attira l’attention du Washington Post qui publia le 20 août 1949 un article intitulé “Priest Frees Boy of Possession by Devil” (Un prêtre libère un garçon possédé par le diable). Cet article, bien que succinct, constitua la première source d’information publique sur cette histoire et le point de départ qui inspira William Peter Blatty quelques années plus tard.

    Les documents médicaux contemporains des événements sont rares et difficiles d’accès. L’hôpital Alexian Brothers a longtemps maintenu une politique de confidentialité stricte concernant ce cas. En 1978, un incendie détruisit une partie des archives de l’établissement, alimentant les théories du complot sur une possible destruction volontaire des preuves liées à cette affaire.

    Les recherches menées par des journalistes et historiens contemporains ont permis d’établir que Roland Doe, dont l’identité réelle reste protégée, aurait survécu à cette expérience traumatisante et mené ensuite une vie normale. Selon certaines sources, il serait devenu ingénieur pour la NASA et n’aurait plus jamais manifesté de symptômes similaires après la fin des exorcismes.

    Document historique Contenu Accessibilité
    Article du Washington Post (20/08/1949) Premier compte-rendu public du cas Archives consultables
    Journal du Père Bowdern Description détaillée des séances d’exorcisme Conservé dans les archives jésuites, accès restreint
    Dossier médical de l’hôpital Alexian Brothers Observations cliniques pendant l’hospitalisation Partiellement détruit dans un incendie en 1978
    Correspondance de l’archidiocèse Échanges officiels concernant l’autorisation d’exorcisme Accès limité aux chercheurs accrédités

    Des analyses scientifiques modernes ont proposé des explications alternatives aux manifestations observées chez Roland Doe. Certains psychiatres suggèrent qu’il pourrait s’agir d’un cas de trouble dissociatif de l’identité, exacerbé par le contexte religieux et l’attention considérable portée à ses symptômes. D’autres évoquent un syndrome de Gilles de la Tourette sévère, combiné à des crises psychogènes non épileptiques, qui pourrait expliquer les mouvements incontrôlés et les vocalisations inappropriées.

    Les adaptations et déformations entre la réalité et la fiction

    Le passage d’un fait divers troublant à un chef-d’œuvre cinématographique a nécessité de nombreuses transformations narratives. William Peter Blatty, conscient du potentiel dramatique de l’histoire, a opéré des choix créatifs déterminants. Le premier et plus évident fut le changement de genre du protagoniste: l’adolescent masculin Roland Doe devint Regan MacNeil, une fillette de douze ans. Ce changement n’était pas anodin; il renforçait le contraste entre l’innocence enfantine et la manifestation démoniaque.

    Le cadre géographique fut également modifié. Si le véritable exorcisme se déroula principalement à Saint Louis, Blatty transposa l’action à Georgetown, quartier historique de Washington D.C. Ce choix permettait d’exploiter l’atmosphère gothique de cette ville universitaire et d’établir un lien avec son propre passé d’étudiant à l’université jésuite locale. L’imposant escalier qui apparaît à la fin du film, où le père Karras se sacrifie, existe réellement et est devenu un lieu de pèlerinage pour les fans.

    La dimension familiale constitue une autre transformation majeure. Dans la réalité, Roland Doe vivait dans une famille religieuse traditionnelle. Blatty imagina pour Regan une mère célèbre et célibataire, actrice de profession, créant ainsi une tension supplémentaire entre le monde séculier d’Hollywood et la spiritualité catholique représentée par les prêtres. Cette reconfiguration familiale permettait également d’explorer les thèmes de la culpabilité maternelle et de l’anxiété liée à l’éducation monoparentale.

    Les éléments conservés et amplifiés par la fiction

    Malgré ces transformations narratives, plusieurs aspects du cas original ont été conservés et souvent amplifiés pour maximiser l’impact dramatique. Les phénomènes paranormaux rapportés dans le cas de Roland Doe – lits qui tremblent, objets qui volent à travers la pièce – sont présents dans le film, mais portés à un niveau spectaculaire avec les moyens techniques du cinéma.

    La manifestation physique de la possession constitue un élément central conservé mais intensifié. Les marques cutanées mentionnées dans les témoignages des prêtres deviennent, dans le film, les mots “HELP ME” (aidez-moi) apparaissant sur l’abdomen de Regan. La force surhumaine attribuée à Roland est transposée de façon mémorable dans plusieurs scènes, notamment lorsque Regan projette des adultes à travers la pièce.

    Le rituel d’exorcisme lui-même s’inspire largement du Rituel Romain authentique, avec ses prières en latin et ses étapes codifiées. Friedkin insista pour consulter des experts religieux afin de reproduire fidèlement cette cérémonie, bien que certains éléments aient été dramatisés pour servir l’intrigue. Le célèbre “Le pouvoir du Christ te contraint!” répété par les prêtres est effectivement une formule utilisée dans les véritables exorcismes.

    • Phénomènes paranormaux conservés dans l’adaptation:
      • Lévitation partielle du corps
      • Changement radical de la voix
      • Réaction violente aux symboles religieux
      • Connaissance de secrets personnels inexplicable
      • Manifestations de force surhumaine
      • Apparition de marques corporelles inexpliquées
    • Lévitation partielle du corps
    • Changement radical de la voix
    • Réaction violente aux symboles religieux
    • Connaissance de secrets personnels inexplicable
    • Manifestations de force surhumaine
    • Apparition de marques corporelles inexpliquées

    Les libertés créatives et ajouts fictionnels

    Pour transformer un cas clinique en récit captivant, Blatty et Friedkin ont introduit de nombreux éléments fictifs désormais emblématiques. La scène la plus controversée – celle dite de la “masturbation au crucifix” – est une pure invention qui ne figure dans aucun témoignage concernant Roland Doe. Elle fut ajoutée pour illustrer le paroxysme du blasphème et de la profanation, tout en créant un choc visuel mémorable.

    La rotation complète de la tête à 360 degrés, devenue l’une des images les plus iconiques du film, est également une création artistique sans équivalent dans les rapports sur le cas réel. Cette impossibilité anatomique symbolise parfaitement la nature surnaturelle de la possession et a marqué l’histoire du cinéma d’horreur.

    L’intrigue secondaire concernant les fouilles archéologiques en Irak et la découverte de l’amulette représentant Pazuzu est entièrement fictive. Blatty, influencé par ses recherches sur diverses mythologies, introduisit cette divinité mésopotamienne pour donner une identité spécifique au démon, alors que les rapports sur Roland Doe restaient vagues quant à la nature précise de l’entité supposément possessante.

    Élément du film Présence dans le cas réel Fonction narrative
    Rotation de la tête à 360° Aucune mention dans les témoignages Choc visuel et symbolisme de la possession totale
    Scène du crucifix Invention complète Représentation du blasphème ultime
    Archéologie en Irak/Pazuzu Élément entièrement fictif Contextualisation mythologique du mal
    Lévitation complète du lit Rapports mentionnant seulement des secousses Spectacle visuel et amplification du surnaturel

    Le personnage du père Damien Karras, jésuite et psychiatre tourmenté par la perte de sa mère et par une crise de foi, est probablement l’ajout le plus significatif au niveau thématique. Il n’existe pas d’équivalent direct dans le cas Roland Doe. Cette création permettait d’explorer la dualité entre science et foi, entre psychologie moderne et tradition religieuse, tout en offrant un arc narratif puissant culminant dans le sacrifice final.

    L’impact sociétal et les réactions lors de la sortie du film

    Lorsque L’Exorciste sortit sur les écrans américains le 26 décembre 1973, personne n’avait anticipé l’ampleur du phénomène qu’il allait déclencher. Des files d’attente interminables se formèrent devant les cinémas, certains spectateurs patientant pendant des heures dans le froid hivernal pour obtenir un ticket. Les premières projections furent marquées par des incidents troublants: des évanouissements, des crises d’hystérie et même des vomissements. À New York, un homme se précipita contre l’écran pour tenter d’arrêter la possession de Regan.

    Ces réactions extrêmes n’étaient pas limitées aux États-Unis. Lors de sa sortie internationale, le film provoqua des scandales similaires. En Italie, des prêtres dénoncèrent une œuvre diabolique, tandis qu’au Royaume-Uni, il fut initialement interdit aux moins de 18 ans avant d’être complètement banni des formats vidéo pendant plus d’une décennie dans le cadre de la législation sur les “video nasties”. En France, où le film sortit en septembre 1974, les réactions furent tout aussi virulentes, culminant avec l’intervention publique de religieux s’exprimant sur la réalité des possessions démoniaques.

    Les médias amplifièrent la controverse en relayant chaque incident et en multipliant les débats sur la nature du mal et l’existence du diable. Des psychologues furent consultés pour expliquer les réactions extrêmes du public. Certains évoquèrent un phénomène de suggestion collective, d’autres une véritable traumatisation liée à la puissance des images. La société américaine, déjà fragilisée par le scandale du Watergate et la guerre du Vietnam, trouvait dans L’Exorciste une cristallisation de ses angoisses profondes.

    Le phénomène commercial et les records battus

    Au-delà de la controverse, L’Exorciste s’imposa comme un phénomène commercial sans précédent. Produit par Warner Bros avec un budget d’environ 12 millions de dollars, le film engrangea plus de 112 millions lors de sa sortie initiale aux États-Unis, devenant le film le plus rentable de l’histoire à cette époque. Après les diverses ressorties et l’exploitation en vidéo, les recettes mondiales dépassèrent les 400 millions de dollars, un chiffre colossal pour un film d’horreur des années 1970.

    En France, le film attira plus de 5,3 millions de spectateurs, un record pour un film d’horreur qui tient toujours aujourd’hui. Cette performance est d’autant plus remarquable que le film était interdit aux moins de 16 ans et que certaines salles, sous la pression d’associations religieuses ou parentales, refusèrent de le programmer. Des séances spéciales furent organisées avec des ambulances en attente à l’extérieur des cinémas pour prendre en charge d’éventuels malaises.

    La reconnaissance critique accompagna ce succès commercial. Le film fut nommé pour dix Oscars, un nombre exceptionnel pour un film d’horreur, genre traditionnellement dédaigné par l’Académie. Il remporta finalement deux statuettes: meilleur scénario adapté pour William Peter Blatty et meilleur son. L’Exorciste reste aujourd’hui le premier film d’horreur de l’histoire à avoir été nommé pour l’Oscar du meilleur film.

    • Records établis par L’Exorciste:
      • Premier film d’horreur nommé à l’Oscar du meilleur film
      • Plus grand succès au box-office pour un film classé R à l’époque
      • Film d’horreur ayant enregistré le plus d’entrées en France
      • Plus long temps d’attente moyen pour une projection (jusqu’à 3 heures)
      • Plus grande augmentation de ventes de littérature religieuse après un film
    • Premier film d’horreur nommé à l’Oscar du meilleur film
    • Plus grand succès au box-office pour un film classé R à l’époque
    • Film d’horreur ayant enregistré le plus d’entrées en France
    • Plus long temps d’attente moyen pour une projection (jusqu’à 3 heures)
    • Plus grande augmentation de ventes de littérature religieuse après un film

    Les débats religieux et scientifiques suscités

    La sortie de L’Exorciste provoqua un renouveau d’intérêt pour la démonologie et les pratiques d’exorcisme. Des librairies rapportèrent une augmentation significative des ventes d’ouvrages traitant de possession démoniaque et de spiritualité. L’Église catholique se trouva dans une position délicate: si certains responsables religieux dénoncèrent le film comme sensationnaliste, d’autres y virent une opportunité de réaffirmer la réalité spirituelle du mal dans un monde de plus en plus sécularisé.

    Plusieurs diocèses américains confirmèrent avoir reçu un nombre accru de demandes d’exorcisme après la sortie du film. Face à cette situation, l’Église dut clarifier sa position sur ces pratiques: contrairement à ce que suggérait le film, les exorcismes officiels requéraient une longue procédure d’investigation préalable pour éliminer toute cause médicale ou psychologique avant d’envisager une intervention religieuse.

    La communauté scientifique réagit également, principalement pour proposer des explications rationnelles aux phénomènes décrits dans le film et dans le cas Roland Doe. Des neurologues et psychiatres publièrent des articles identifiant dans les symptômes de possession des manifestations de troubles connus: syndrome de Tourette, épilepsie du lobe temporal, troubles dissociatifs ou schizophrénie infantile. Cette confrontation entre interprétations religieuses et scientifiques alimenta un débat sociétal qui se poursuit aujourd’hui.

    Position institutionnelle Réaction au film Conséquences observées
    Église catholique Ambivalente: critique du sensationnalisme mais confirmation de la réalité des possessions Augmentation des demandes d’exorcisme, clarification des procédures
    Communauté psychiatrique Proposition d’explications médicales aux symptômes décrits Publications scientifiques sur les diagnostics différentiels de la “possession”
    Associations parentales Campagnes pour restreindre l’accès des jeunes au film Renforcement des systèmes de classification des films
    Médias grand public Couverture extensive des incidents et débats Amplification du phénomène, interviews de spécialistes

    Un sondage Gallup réalisé en 1974 révéla que la croyance en l’existence du diable avait augmenté de 15% aux États-Unis après la sortie du film. Ce chiffre illustre l’impact profond que peut avoir une œuvre cinématographique sur les croyances collectives, phénomène que les studios comme Blumhouse Productions ou Lionsgate continuent d’exploiter aujourd’hui avec leurs franchises d’horreur basées sur des “histoires vraies”.

    L’héritage cinématographique et l’influence sur la culture populaire

    L’impact de L’Exorciste sur le cinéma d’horreur est comparable à celui de Psychose d’Alfred Hitchcock: il existe un avant et un après. Avant 1973, les films d’horreur étaient largement dominés par le gothique traditionnel ou la science-fiction, avec des monstres identifiables comme vampires, loups-garous ou créatures extraterrestres. L’Exorciste a introduit une nouvelle forme de terreur, plus intime et psychologique, ancrée dans la vie quotidienne américaine et dans des peurs ancestrales d’ordre spirituel.

    Cette révolution esthétique et narrative s’est manifestée par une vague de films traitant de possession démoniaque et d’exorcisme: L’Antéchrist de Richard Donner (1976), Les Yeux de Laura Mars d’Irvin Kershner (1978), Amityville: La Maison du diable de Stuart Rosenberg (1979). Même les productions indépendantes et étrangères s’inspirèrent de ce nouveau modèle, comme l’illustre le film italien L’Aldilà de Lucio Fulci (1981).

    Au-delà de sa thématique, L’Exorc

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